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October 22, 2002
 
Le transport maritime, une voie sensée

Pour le président de la Société de développement économique du Saint-Laurent, Louis-Marie Beaulieu, le transport maritime a non seulement été un moteur de développement économique, industriel et social au Canada. Il représente aussi une voie d'avenir tant pour le Québec que pour le reste du pays.

« Il s'agit d'une solution aux problèmes d'engagement du réseau routier que nous vivons présentement, dit-il. À l'heure actuelle, le transport routier entraîne des coûts économiques et sociaux énormes pour notre société : pollution, bruit, accidents routiers, embouteillages, détérioration des routes, etc. Le transport maritime constitue, pour sa part, le mode de transport le moins bruyant et le moins polluant qui soit. »

Une pente à remonter
Avec un volume annuel de 100 millions de tonnes de marchandises au Québec, l'industrie maritime surclasse tous les autres modes de transport. Toutefois, malgré une augmentation des exportations québécoises et un contexte économique favorable, le tonnage de marchandises transbordées dans les ports du Saint-Laurent a diminué progressivement au cours des 20 dernières années, passant de 120 millions de tonnes dans les années 1980 à un peu moins de
100 millions aujourd'hui. Pourtant, au cours de la même période, le transport maritime sur le Mississipi a connu une hausse de 450 à près de 700 millions de tonnes.

Selon M. Beaulieu, outre le déplacement de marchés comme celui du grain, cette diminution est attribuable au fait que l'industrie maritime québécoise est de moins en moins concurrentielle dans le marché actuel. « Parmi les principales causes : les charges imposées à l'industrie maritime en frais de toutes sortes ont substantiellement grevé notre position concurrentielle, explique-t-il. Ce qu'il faut comprendre c'est que ni les routes maritimes concurrentes comme le Mississipi et la côte est américaine ni les autres modes de transport n'ont à assumer des charges aussi élevées. »
M. Beaulieu est bien placé pour parler de cette situation puisqu'il est président et chef de la direction de Groupe Desgagnés, l'un des armateurs canadiens les plus actifs sur le Saint-Laurent.

Le vent tourne
Par contre, Louis-Marie Beaulieu est très enthousiaste à l'égard de la politique de transport maritime et fluvial du gouvernement québécois, instaurée en août 2001. « Cette politique nous a remis sur l'échiquier au niveau des décisions, indique-t-il. Depuis qu'elle a été mise en place, les gens ont commencé à parler davantage de transport maritime. C'est déjà une nette amélioration. Nous croyons que la présence d'une telle politique au Québec aidera à convaincre de nombreuses entreprises étrangères de s'implanter chez nous », soutient-il.

Ce nouvel engouement du Québec pour le transport maritime a même eu pour effet d'éveiller l'intérêt d'Ottawa sur la question, ce qui est un effet indirect intéressant.

Les avantages du Saint-Laurent
Selon M. Beaulieu, pour être en mesure de mieux se positionner en Amérique du Nord, les ports du Saint-Laurent doivent miser sur leurs principaux atouts. Par exemple, le fleuve représente le chemin le plus court entre l'Amérique et l'Europe. En effet, même s'il est situé à 1500 km à l'intérieur des terres, le port de Montréal demeure à une moins grande distance de l'Europe que plusieurs ports de la côte est américaine (à 5817 km de Rotterdam contre 6257 km pour New York et 6492 km pour Norfolk).

En outre, la Voie maritime du Saint-Laurent constitue la porte d'entrée vers le coeur industriel du continent. Les grandes villes américaines que sont Détroit, Chicago, Cleveland et Buffalo sont toutes situées en bordure des Grands Lacs. M. Beaulieu croit que certaines mesures concrètes pourraient être prises pour augmenter le cabotage dans la Voie maritime. « Une étude américaine de 20 millions évalue la possibilité d'augmenter la largeur des écluses afin de permettre le passage de navires à fort tonnage, affirme-t-il. Je ne crois pas que je verrai ce projet se réaliser de mon vivant. Toutefois, je pense que si nous pouvions prolonger de quelques semaines par année (habituellement fermées entre décembre et mars), nous pourrions augmenter et significativement le volume de transport et donner un sérieux coup de main aux industries et transporteurs du Saint-Laurent et des Grands Lacs qui utilisent la Voie maritime. »
 
Québec, October 22, 2002 
Le Soleil